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Ce week-end vous pourrez profiter des 34es Journées du patrimoine. Le patrimoine est partout autour de nous. Il est parfois très visible, c’est le cas de l’église du Carbet, classée monument historique depuis 1978 et magnifiquement restaurée. Il se fait aussi souvent plus discret et nous amène à passer devant sans même prendre conscience de sa présence. C’est de celui-là que je souhaite vous parler aujourd’hui!
Combien d’entre vous se sont déjà attardés à regarder cette petite maison sur la route nationale de Bellefontaine? Je suis en revanche presque certaine que vous avez remarqué le Torgiléo, expression poussée de l’architecture paquebot qui s’exprime au sein du courant moderniste. L’architecture moderniste aux Antilles, c’est une histoire très intéressante, j’espère bien vous la faire partager dans quelques billets une autre fois. En tout cas pour en revenir à nos maisons, toutes deux sont les témoins d’une manière de penser l’architecture vernaculaire.
J’ai eu un coup de cœur pour cette modeste maison des années 1920 quand je l’ai découverte en réalisant le guide parcours du patrimoine Case-Pilote, Bellefontaine, Le Morne-Vert, Le Carbet, entre mer et pitons. Elle est décrépite, fissurée, toujours fermée quand je passe devant et probablement vouée à disparaître. Ce n’est pas la plus belle, ni la plus impressionnante ni la plus incroyable sur le plan historique. Elle n’est pas exceptionnelle, non. Peu importe, elle a presque un siècle et elle est représentative de tout un pan de notre histoire. Quand je la vois je me plais à imaginer la vie de ses anciens occupants.
Au début du XXe siècle, avec l’essor des bourgs, ceux, dont l’aisance financière le permet, délaissent la case de bourg au profit d’un espace plus spacieux : la maison à étage. Comme beaucoup de maisons bâties avant 1950, ma maison coup-de-cœur possède des fondations et un premier niveau en moellons. Ces pierres partiellement taillées recouvertes d’un enduit la rendent plus résistante à la houle. L’étage est un bardage en bois, matériel moins onéreux, plus léger et plus souple qui répond à nos risques sismiques. Le toit aujourd’hui en tôle, parce que léger et de moindre coût, était certainement de tuiles autrefois. On retrouve ces mêmes caractéristiques dans les cases simples.
Mais ce que j’aime le plus dans cette construction, c’est sa porte-fenêtre à l’étage. Cette large ouverture à deux pans facilitait la ventilation tout en permettant de profiter d’une superbe vue sur la mer. La présence du corps de garde en fer forgé témoigne quant à lui du savoir-faire de nos artisans.
Ce week-end consultez le programme des 34es Journées du patrimoine, visitez les sites qui vous sont ouverts, découvrez de nouveaux lieux et profitez aussi de l’occasion pour regarder tout ce patrimoine qui s’offre à vous à chaque pas, parfois dans de petits détails. Vous verrez, ils sont bien plus nombreux qu’on ne le croit!
Samedi 16 et dimanche 17 septembre visitez votre patrimoine! Voici le programme des 34es Journées du patrimoine (Martinique ou celui de la Guadeloupe, et encore celui de la Guyane)
Bibliographie
Robin-Clerc Michèle, La ferronnerie d’art à la Martinique, CAUE de la MArtinique, 1987.
Pierre-Louis Jessica, Case-Pilote, Bellefontaine, Le Morne-Vert, Le Carbet, entre mer et pitons, H.C. édition, 2016.
très belle initiative que je vous invite pour suivre,j’ai moi-même pris des dizaines de photos des maisons traditionnelles de Belle fontaine et d’autres communes de Martinique .Je pourrais vous en trans mettre plusieurs si vous vous voulez ;comme vous le savez ,elles disparaissent à grand vitesse
Je vous invite à consulter un blog de même nature qui recueille des photos de maisons en bois de communes de Martinique .Il a quelques imperfections mais est une excellente initiative.
c’est « experimentation .eklablog.com » » « architecture de la Caraïbe en péril »
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Merci beaucoup Pierre pour le lien, que je vais aller découvrir sous peu. J’ai travaillé sur toute la commune pour les besoins du livre et surtout j’ai eu la chance d’accéder à l’inventaire de la DAC des maisons inscrites, même celles qui ne sont pas protégées, avec toutes les photos (peut-être les vôtres!?). Il y a en effet beaucoup de maisons qui vont disparaître dans les années à venir, vu leur abandon notoire par leur(s) propriétaire(s) et la politique de réhabilitation du bourg de Bellefontaine. Je partagerai volontiers d’autres photos, il y en a particulièrement une en gaulette et torchis sur la route du Morne-Vert que j’aime beaucoup aussi.
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J’ai photographié aussi la maison en gaulette dont vous parler.Avez vous consulté le blog?
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Oui j’ai consulté le blog, il y a plein de maisons que je ne connaissais pas, c’est un chouette projet et j’espère contribuer à faire connaître ces maisons qui sont encore là, en rédigeant d’autres billets sur le patrimoine vernaculaire.
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