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Il y a quelques semaines, j’avais envie de m’offrir un petit plaisir ; je me suis donc retrouvée dans une librairie à la recherche d’un livre que je pourrais bouquiner avec intérêt. Je pensais en particulier à acquérir Le Triangle et l’Hexagone : Réflexions sur une identité noire de Maboula Soumahoro, mais la librairie ne l’avait pas. (Cette phrase est clairement une suggestion non subtile de ce qu’il manque dans les rayons de la Librairie A… Il n’y avait pas, non plus, le Dérangeur : petit lexique en voie de décolonisation du Collectif Piment). J’ai donc cherché un autre titre dans la même section et j’ai tout de même trouvé une petite perle dont je vous parle aujourd’hui : Des vies de combat — Femmes, noires et libres d’Audrey Célestine, maîtresse de conférence.

Des vies de combat — Femmes, noires et libres
L’ouvrage se découpe en plusieurs périodes depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours : vivre libre fin XIXe-1960, clamer « Black is beautiful » 1960-1980, donner de la voix 1980-2000, assignée… No More années 2000… Pour chaque période, il se compose de portraits rédigés dans une écriture fluide. Les portraits retracent quelques éléments de vie et notamment les différentes formes des combats pour la liberté, l’égalité, le respect et la dignité… de femmes noires et libres, d’horizons divers et de profils variés : actrices, chanteuses, écrivaines, militantes politiques, scientifiques, sportives…
Je connaissais certaines d’entre elles notamment du côté des auteures qui ont laissé des œuvres marquantes à mes yeux d’historienne : Zora Neale Hurston, dont le travail anthropologique l’a amenée à écrire Barracoon, L’histoire du dernier esclave américain, Simone Schwarz-Bart que j’évoque sur le blog pour La mulâtresse Solitude, et dont Pluie et vent sur Télumée Miracle reste parmi mes romans préférés, Gisèle Pineau et son récit semi-autobiographique Mes quatre femmes ou encore Toni Morisson pour le magistral Beloved.
Parmi les figues récentes, on retrouve la chanteuse Casey que j’affectionne beaucoup (c’est un euphémisme) depuis que j’ai entendu pour la première fois Chez moi ou encore la chorégraphe Bintou Dembélé que j’ai découverte par son super travail sur Les Indes Galantes. Outre leurs productions artistiques, je vous invite à rechercher et écouter des interviews de ces deux personnes géniales.
Le livre présente des visages relativement connus comme celui d’Harriet Tubman par lequel il débute, de Rosa Parks, d’Angela Davis, de Christiane Taubira ou encore d’Assa Traoré sur lequel il s’achève. D’autres figures sont moins familières telles Claudia Jones, Antonia Pantoja ou Darling Légitimus. J’ai ainsi découvert des noms et leurs combats méconnus et, d’autres fois, j’ai découvert des éléments d’une vie que je ne connaissais pas ou peu. C’est en tout cas une lecture qui m’a fait passer par plusieurs états émotionnels, comme le traduit l’écriture de ce billet je crois, dont la colère pour tout ce que ces femmes ont dû endurer dans leur vie, mais aussi un sentiment d’estime devant leurs accomplissements. Ces portraits m’ont finalement laissé l’impression d’avoir fait le plein d’énergie et d’enthousiasme pour poursuivre mes propres combats.
Et vous, avez-vous lu Des vies de combat d’Audrey Célestine ? S’il y avait un tome 2, vous auriez aimé lire les portraits de quelles autres femmes, noires et libres ?
Bibliographie
- Audrey Célestine, Des vies de combat — Femmes, noires et libres, Paris, L’Iconoclaste, 2020, 366 pp.
Bonjour
Si vous étiez venue à la librairie PRESENCEKREOL à coté de la Cathédrale de Fort de France, vous auriez trouvé tous les livres que vous cherchiez.
Librairie PRESENCEKREOL
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Tél 0596 304636
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C’est bon à savoir ! Ça permettra peut-être à d’autres lecteurs de trouver leur bonheur plus rapidement que moi.
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